Faits marquants 2023

Chaque année, quelques recherches significatives sont mises en avant par l'Inrae.

Pour l'UMR PSAE, en 2023, quatre faits marquants ont été retenus :

Dans ce dossier

L’atteinte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre est au cœur des politiques d’action pour le climat. Celles-ci vont jouer un rôle structurant pour de nombreuses politiques publiques, et ne seront soutenables que si l’ensemble de leurs implications économiques et sociales sont correctement prises en compte. Afin d’analyser ces questions cruciales pour avenir de la France, Jean Pisani-Ferry et Selma Mahlouf ont remis en mai 2023 un rapport à la Première ministre portant sur les incidences économiques de l’action pour le climat. Christophe Gouel, directeur de recherche INRAE dans l’UMR Paris-Saclay Applied Economics, a contribué au rapport thématique sur la compétitivité, un des onze rapports thématiques soutenant le rapport de synthèse. Ce rapport thématique présente un tour d’horizon de la dimension internationale des politiques de transition énergétique.
Parution du livre « Économie urbaine et environnementale », sur les approches urbaines et environnementales, et théories utiles à l’analyse de la ville et des territoires.
L’interdiction du glyphosate, herbicide le plus utilisé au monde mais très controversé, semble difficile à mettre en œuvre au niveau européen ou national. Une taxation constitue-t-elle une politique alternative acceptable pour accompagner son éviction ? A l’aide d’une expérience de choix discret, nous avons évalué l’acceptabilité relative de politiques de taxation ou d’interdiction du glyphosate auprès d’un échantillon représentatif de citoyens de 5 pays européens : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France et l’Italie. Alors que 3/4 des répondants se déclarent en faveur d’une interdiction dans le questionnaire pré-expérimental, notre expérience montre que 2/3 d’entre eux sont susceptibles de préférer une taxation qui résulterait dans une réduction forte (mais pas totale) de l’utilisation du glyphosate à condition que cette politique réduise suffisamment le coût induit sur leur panier alimentaire. Notre expérience permet ainsi de quantifier cet arbitrage entre le gain environnemental de la politique et son coût pour les consommateurs.
L'utilisation d'azote synthétique dans l'agriculture a été essentielle pour nourrir la moitié de l'humanité au cours du 20ème siècle. Elle reste un pilier fondamental de la sécurité alimentaire globale. Cependant, près de la moitié des apports d'engrais azotés sont perdus dans l'environnement, polluant l'air, l'eau et les sols, affectant la santé humaine et la diversité biologique et contribuant à l'effet de serre. L’objectif du projet STIMUL était de fédérer des équipes pluridisciplinaires au sein du Labex BASC, qui travaillent sur la modélisation des usages des sols, autour d’un scénario de réduction de 50% de l’utilisation d'azote synthétique en Europe. Le projet a mobilisé des modèles agronomiques (STICS et LPJML), économiques (AROPAj et NLU), le modèle de surface ORCHIDEE et le modèle de biodiversité PREDICTS . Les impacts de ce scénario ont été analysés dans plusieurs dimensions : production agricole, émissions de gaz à effet de serre, biodiversité et changement d’usage des sols. Les résultats montrent que réduire de moitié l'utilisation d'azote synthétique dans l’agriculture européenne diminuerait de façon significative la production agricole européenne. Néanmoins, les bénéfices découlant de cette réduction en termes d’atténuation du changement climatique et de préservation de la biodiversité dépassent les coûts associés à la réduction de la production agricole.

Date de création : 20 novembre 2023 | Rédaction : Régis Grateau