Séminaires

Emilien Véron (BETA-Université de Strasbourg)

Jeudi 15 juin 2023

Emilien Véron (BETA-Université de Strasbourg) présentera “Analysis of the presence of an organic farmland premium price”

 

Le "Green Deal" européen fixe un objectif de 25 % de terres consacrées à l'agriculture biologique d'ici 2030, contre 8,5 % actuellement. Cependant, la transition vers l'agriculture biologique n'est pas encouragée car elle ne génère pas de revenus supplémentaires pour les agriculteurs. Ce manque d'incitation monétaire freine la dynamique de conversion des agriculteurs en France.
Afin de résoudre ce problème, nous cherchons à identifier d'autres sources de revenus permises par l'agriculture biologique. Nous supposons ici l'existence d'une " prime " pour les terres agricoles biologiques (les terres biologiques seraient vendues à des prix plus élevés que les terres conventionnelles), permettant à l'agriculteur de réaliser une plus-value. L'existence de cette prime est justifiée par la rémunération des services écologiques relativement plus nombreux sur les terres conventionnelles (réduction de l'érosion, amélioration de la capacité de stockage de l'eau dans le sol, etc.) Dans cette étude, nous comparons les prix de vente de 189 000 terres vendues entre 2017 et 2020 (dont 15 600 en bio).
Les résultats, basés sur une régression MCO contrôlant la rente ricardienne et les déterminants de la rente résidentielle, montrent que les terres biologiques sont vendues à un prix inférieur à celui des terres conventionnelles. Après un appariement basé sur les caractéristiques des terres influençant la pratique de l'agriculture biologique (appariement par score de propension), nous avons obtenu que les terres biologiques sont vendues 3 % moins cher, c'est-à-dire environ 333 € par hectare. Cela peut s'expliquer par une inadéquation spatiale entre l'offre et la demande de terres biologiques. Si un agriculteur biologique souhaite acheter des terres agricoles, il aura une opportunité conventionnelle à environ 3 km de son exploitation, contre 6,3 km pour une opportunité biologique. Cette différence moyenne de 3 km permet de comprendre la non-différence de prix entre les deux types de terres.

Date de modification : 05 juillet 2023 | Date de création : 13 juin 2023 | Rédaction : Régis Grateau