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Une littérature abondante a évalué les impacts du changement climatique sur la production agricole en estimant des modèles de forme réduite des rendements des cultures en fonction des conditions météorologiques et des effets fixes individuels. Les estimations obtenues sont généralement interprétées comme l'impact des conditions météorologiques sur les rendements une fois que les agriculteurs se sont adaptés. Pourtant, peu de tentatives ont documenté le fait que les agriculteurs s'adaptent aux conditions météorologiques, et aucune n'a vérifié que ces ajustements ont réellement un impact sur les rendements des cultures. Notre objectif ici est de comprendre comment les conditions météorologiques affectent la production agricole en développant un modèle structurel qui prend explicitement en compte à la fois les réponses biophysiques des plantes et les réponses comportementales des agriculteurs aux conditions météorologiques. En considérant l'adaptation pendant la saison de croissance à travers les applications d'engrais et de pesticides, notre approche nous permet de distinguer les effets météorologiques "directs" (c'est-à-dire les impacts agronomiques des changements météorologiques sur la croissance des plantes en soi) des effets météorologiques "indirects" à travers les choix d'intrants des agriculteurs (c'est-à-dire les impacts de l'adaptation). Nous estimons le modèle structurel sous-jacent en utilisant des données au niveau des exploitations agricoles du département français de la Meuse, qui fournissent des détails sur les utilisations d'engrais et de pesticides par culture. Nous montrons que la forme réduite et les estimations structurelles indiquent des impacts météorologiques similaires sur les rendements des cultures, pour un large éventail d'analyses de sensibilité. Nos estimations structurelles indiquent que les effets d'adaptation sont importants et que les ajustements des agriculteurs réduisent les dommages prévus du changement climatique. Dans notre exemple, l'adaptation des agriculteurs compense entre un quart et deux tiers des effets agronomiques négatifs du réchauffement futur sur le rendement des cultures. Nos analyses montrent que les modèles de forme réduite couramment utilisés pour les rendements agricoles rendent compte de manière inhérente de ces réactions comportementales aux conditions météorologiques au cours de la saison.

Référence :

Bareille, F.; Chakir, R.
Structural identification of weather impacts on crop yields: Disentangling agronomic from adaptation effects
A paraître in : American Journal of Agricultural Economics, (2023). 31 p.
 

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