Séminaires

Rafael Schütz (PSE)

Jeudi 1er février 2024

Rafael Schütz (PSE) présentera “Does it take a stick to eat a carrot? Food consumption, Pigouvian pricing, and the trade-off between the environment and animal welfare”.

 

Résumé :

La production de produits animaux, en particulier de viande, représente 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Elle met également en péril le bien-être de milliards d'animaux élevés pour l'alimentation chaque année. Toute intervention visant à réduire la consommation de viande est donc confrontée à un compromis potentiel dans la production d'une quantité donnée de viande : émissions élevées (bœuf, par exemple) contre grand nombre d'animaux élevés et abattus (volaille). Cet article étudie cet arbitrage de manière empirique dans le contexte d'interventions sur les prix pigouviens ciblant les aliments d'origine animale. En harmonisant 40 ans d'enquêtes sur les dépenses des ménages et de données globales sur l'offre au Royaume-Uni, je quantifie tout d'abord l'empreinte des consommateurs de denrées alimentaires sur le bien-être animal dans le cadre de la comptabilité nationale distributive. Quel que soit l'indicateur de bien-être animal utilisé, les empreintes varient considérablement au sein de la population, mais ne sont que faiblement associées au revenu. Malgré l'augmentation de la consommation de viande de volaille, qui remplace principalement le bœuf et le mouton, la distribution des empreintes est relativement stable dans le temps, avec seulement une légère tendance à la baisse ces dernières années. Les simulations prévoient qu'un prix du carbone pour les denrées alimentaires et une taxe sur le bien-être animal réduiront les incidences de la consommation alimentaire sur l'environnement et le bien-être des animaux. Cet effet est valable pour les approches fondées sur le système de la demande et sur l'apprentissage automatique.

Date de modification : 26 janvier 2024 | Date de création : 26 janvier 2024 | Rédaction : Régis Grateau